Par Nessim Aït-Kacimi
Publié sur le site des Echos, article réservé aux abonnés. le 24 sept. 2021 à 12:33 Mis à jour le 27 sept. 2021 à 16:11
2020 a été une année très profitable pour les banques sur le plus grand marché au monde, celui des monnaies. Leurs revenus sur les changes ont bondi de 42 % l’année dernière à 37,3 milliards de dollars, contre 26,2milliards en 2019, selon le consultant Coalition Greenwich.
C’est notamment au premier trimestre de 2020, en pleine tempête mondiale sur les marchés mondiaux, que les grandes banques ont engrangé des bénéfices très élevés sur les monnaies. HSBC a alors vu ses revenus sur les devises bondir de 65 % (en variation annuelle).
Les banques fournissent de la liquidité aux investisseurs, aux fonds et aux entreprises. Elles se portent contrepartie des achats et ventes de monnaies de leurs clients et prélèvent une commission pour ce service. Les marges des banques sur le marché des changes sont très faibles, notamment sur les grandes monnaies (dollar, euro, livre sterling, yen…), mais les volumes sont très importants.
En 2021, il se traitait chaque jour en moyenne sur les monnaies plus de 7.000 milliards de dollars sur tous les instruments(opérations au comptant, produits dérivés…). En 2019, la chute de la volatilité des monnaies avait entamé leurs profits.
Plateformes électroniques
78 % des volumes mondiaux sur les monnaies se traitent sur des plateformes électroniques, contre moins de la moitié au moment de la crise de 2008 . Les banques et les sociétés de trading ont lancé leurs plateformes où les intervenants se connectent pour acheter et vendre des devises.
Ces plateformes se livrent à une bataille féroce pour capter le maximum de volumes et de liquidités. Elles investissent beaucoup pour avoir la meilleure technologie, être les plus fiables et afficher les tarifs les plus compétitifs.
Salles des marchés
Les salles de marché des banques captent encore 22 % de l’activité mondiale sur les monnaies. Les intervenants de premier plan(trésoriers des multinationales, hedge funds…) traitent avec les grandes banques, mais aussi sur les plateformes électroniques.
En 2020, près des deux tiers des intervenants (gérants d’actifs, hedge funds, entreprises, institutionnels, institutions publiques)ont exécuté une partie de leurs ordres par téléphone avec les banques, contre moins de la moitié en 2019, selon le sondage de Coalition Greenwich réalisé auprès de 1.900 acteurs du marché.
Tous ces intervenants continuent néanmoins de traiter la grande majorité de leurs volumes quotidiens sur les plateformes électroniques. Les investisseurs ont besoin des banques pour des opérations complexes, notamment sur les produits dérivés sur les monnaies, comme les opérations de couverture de leurs risques de change .
Nessim Aït-Kacimi
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lien de l’article original: https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/les-turbulences-liees-au-covid-ont-fait-bondir-les-profits-des-banques-sur-les-monnaies-1349206