Les obligations françaises ont des taux négatifs. Trump inquiète les marchés. L’environnement est favorable aux emprunteurs mais stressant pour les épargnants et risqué pour la Bourse. Que faire ?
Mais comment va-t-on en sortir ? Ces dernières semaines ont donné le tournis aux épargnants sur fond de spirale baissière des taux d’intérêt. L’Etat français emprunte à taux négatif (les acheteurs d’obligations acceptent de recevoir un remboursement inférieur au montant prêté). Sur 2 et 5 ans, la France empruntait lundi dernier à – 0,6 % et à – 0,4 %. Les entreprises paient pour la trésorerie qu’elles ont en banque.
Ce n’est heureusement pas encore le cas des particuliers, qui laissent dormir des sommes importantes sur leurs comptes bancaires. « Ce qui frappe, c’est la totale aversion au risque des Français qui privilégient la sécurité sur la rentabilité, ce qui explique les 400 milliards d’euros “oubliés” sur les comptes bancaires non rémunérés et la masse de liquidités parquée dans les livrets A », explique Marc Fiorentino dont la société Mon Financier a été rebaptisée Meilleur placement depuis son rachat par Meilleur taux. Mais que faire de son argent ?
69 % des épargnants ne savent pas ce que leurs placements rapportent, selon un sondage d’Opinion Way pour Altaprofits, 69 % des épargnants ne savent pas ce que leurs placements rapportent. Certains leur conseillent d’investir en Bourse, d’autres de protéger les portefeuilles. Le niveau des taux rend les marchés fébriles, comme les déclarations intempestives de Trump face à l’Iran et à la Chine. « Les taux ne finiront pas peser sur les marchés actions. En 1994, quand ils étaient passés de 10 à 11 %, cela avait fait chuter les cours des obligations, mais aussi ceux des actions. Quand les taux remonteront de 0 à 1 %, le même phénomène se produira », prévient Christian Bito, professeur de finance à l’Essec et président de CBT Gestion.
Pour l’heure, personne ne prévoit toutefois cette remontée, c’est un scénario à la japonaise avec des taux durablement bas qui est redouté. « Les taux directeurs de la BCE devraient être maintenus aux niveaux actuels, voire plus bas, jusqu’au premier semestre 2020 au moins », résume Pictet Wealth Management. Evidemment, les emprunteurs ont le sourire (avec des crédits immobiliers parfois inférieurs à 1 % sur 20 ans), la pierre tient bon, mais les épargnants sont déroutés. Sans repères. Danser sur le volcan boursier avant qu’il entre en éruption ? Il faut avoir les nerfs solides. La rencontre entre le président américain et son homologue chinois ce samedi sera suivie de près par les marchés.
Source : Épargne: pourquoi nous sommes entrés dans un monde inconnu (lefigaro.fr)