Conflit Iran-Israël : à l’aube d’un choc pétrolier ?

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Alors que l’Etat hébreux a lancé l’opération « Rising Lion », une vaste offensive qui a visé les centres névralgiques des installations nucléaires iraniennes, ce vendredi 13 juin 2025, le monde de la finance retient son souffle quant à l’éventualité d’un choc pétrolier causé par le conflit Iran-Israël. La peur de revivre les périodes difficiles qui ont suivi les hausses subites du pétrole et du gaz peut rapidement entraîner une panique générale si l’on ne prend pas le temps d’analyser correctement la situation. Investir en temps de guerre, cela demande du sang-froid.

Les conflits au Moyen-Orient : une cause historique de hausse du cours du pétrole

Il est vrai que les périodes de trouble dans la région du Moyen-Orient ont toujours été suivies par une augmentation soudaine des cours du pétrole (brent, arabian light, WTI, etc.). On a notamment pu constater ce phénomène lors de la guerre du Kippour de 1973 (ce n’était cependant pas la seule cause), après la révolution islamique iranienne de 1979, lors de la guerre Iran/Irak de 1980 à 1988, ou encore lors de la Guerre du Golfe de 1990 à 1991. Les pays en crise étaient souvent de gros producteurs d’or noir et de gaz (l’Iran est le 2ᵉ mondial de gaz naturel et 3ᵉ en pétrole) et alimentaient la clientèle occidentale. L’exemple de l’Etat perse est un cas d’école : alors que le Chah fournissait abondamment les Etats-Unis et l’Europe, l’instauration du régime hostile des Mollahs a bouleversé la situation.

Évolution du cours du pétrole de 1861 à 2011

L’Iran n’a plus l’influence directe d’autrefois sur l’énergie

Pour l’investisseur peu averti, le conflit Iran-Israël, débuté le 13 juin, semble à première vue relever de cette même logique. La tentation du raccourci mental : « conflit important au Moyen-Orient implique mécaniquement un choc pétrolier » est grande. Cependant, à l’heure actuelle, il n’est vraiment pas sûr que cela adviendra. En effet, l’Iran n’occupe plus du tout la même place dans l’écosystème énergétique mondial qu’il avait avant 1979. Le pays a fait l’objet d’innombrables sanctions depuis cette date, qui l’ont peu à peu ostracisé des marchés mondiaux. Son influence mécanique sur les prix du pétrole a considérablement baissé. Le bond de 11.75% des prix du baril est à interpréter comme un effet d’annonce qui ne persistera pas dans le temps a priori puisque dès le lendemain le prix baissait de 5%.

Cela se conjugue de plus avec une politique de l’offre de la part de l’OPEP+, qui a augmenté sa production depuis mai 2025. Les experts estiment que le prix du pétrole va suivre un rebond en V pour rechuter sur le moyen terme.

D’aucun arguerait que l’Iran livre la quasi-totalité (95%) de sa production de pétrole à la Chine, le cœur du commerce mondial, vulnérable aux variations des prix de l’énergie. Certes, cela est bien vrai, mais la Chine a su diversifier ses fournisseurs, faisant que le partenaire iranien n’est rien en comparaison de la Russie, ou encore de l’Arabie saoudite. Le risque d’un retour de l’inflation lié au pétrole, dans le style post covid, sur les prix des produits de consommation est donc peu probable.

Malgré ces prévisions rassurantes, des facteurs d’incertitude subsistent

Le chaud-froid du gouvernement Trump

Le président des États-Unis a quitté précipitamment le sommet du G7 pour se concentrer sur le conflit Iran-Israël. L’administration Trump exerce une ambivalence qui est, selon certaines sources, le résultat d’une discorde profonde au sein des partisans trumpistes. D’un côté, le président a signé juste avant son départ du G7 un communiqué commun dans lequel les chefs d’État et de gouvernement du groupe appellent à une « désescalade » au Moyen-Orient, tout en affirmant le droit d’Israël à « se défendre ». De l’autre, il fait planer le doute sur les mesures à prendre, et se montre même menaçant dans ses posts sur Truth Social. Il se laisse toutes les options possibles, même celles militaires, l’usine d’enrichissement d’uranium de Fordo étant une cible potentielle pour les bombardiers lourds américains.

L’Iran peut diversifier ses moyens d’action

L’attaque des installations pétrolières et gazières saoudiennes

Il est tout à fait possible que les missiles iraniens aillent frapper les oléoducs et gazoducs saoudiens ou qataris, alliés des États-Unis dans la région. En effet, Le retour de bâton sans précédent que pourrait engendrer l’attaque d’une base américaine par l’Iran pourrait pousser ce dernier à atteindre les États-Unis de manière indirecte en ciblant ses alliés. La perturbation de la production pétrolière de l’Arabie Saoudite et gazière au Qatar signifierait une hausse brutale des prix de l’énergie qui s’étalerait sur une période plus longue.

Source : Andrew Zatlin –  oléoducs et gazoduc golfe arabo persique

L’aide des Houthistes

À l’image de ce qui a pu arriver fin 2023, les milices houthistes se disent prêtes à soutenir l’Iran en réitérant leurs attaques contre Israël et le blocage de la mer Rouge. Cela, couplé à un blocus iranien du détriot d’Ormuz, perturberait grandement le trafic maritime des biens de consommation et du pétrole, augmentant alors les prix.

Mais l’Iran n’a plus les moyens de la projection du conflit

l’État perse a perdu énormément de ses proxies qui lui assuraient autrefois une présence et une grande capacité d’action sur l’ensemble du Levant et du Moyen-Orient. Tsahal a en effet décimé l’état-major du Hezbollah et écrasé les forces du Hamas, tandis que le régime de Bachar Al-Assad est tombé et que les États-Unis ont procédé à des frappes aériennes contre les Houthis.

De plus, l’opération « Rising Lion », mêlée aux pressions de Trump exigeant une capitulation sans conditions, a poussé l’Iran dans ses retranchements, ce qui rend improbable l’instauration d’un blocus au niveau du détroit d’Ormuz, où transite 20% de la production de pétrole mondiale.

source : Courrier International – Détroit d’Ormuz champs pétrolifères et gaziers

Cependant, l’Iran dispose tout de même d’un stock de missiles qui lui permet de cibler les infrastructures de ses adversaires, les frappes visant la base américaine d’Al-Udeid et interceptées par le Qatar nous servent ici d’exemple. Mais malgré la déclaration véhémente du porte-parole qatari du ministère des affaires étrangères sur cette attaque, les prix du brent n’ont pas augmenté, car les marchés savent que c’était une réponse plus symbolique qu’autre chose. Les deux pays ayant d’ordinaire des relations très amicales, l’Iran a tout de suite précisé que cette attque ne visait aucunement le royaume en lui-même.

Conclusion

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour le moment d’un risque de choc pétrolier. Les marchés ne sont pas en panique et les experts estiment un retour à la normale sur le moyen terme. Cependant, il faut continuer à suivre l’actualité, surtout celle de la Maison-Blanche. L’imprévisibilité qui caractérise l’administration Trump II peut en effet générer d’autres sursauts des prix. Le régime des Mollahs est profondément ébranlé par la situation, reste à savoir si le bombardement massif des villes du pays sera la bonne méthode pour provoquer le soulèvement populaire et la chute du pouvoir en place.

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    Sources :

    Capital. (2025, 17 juin). Pétrole : Le prix du baril devrait rechuter malgré le guerre entre l’Iran et Israël. https://www.capital.fr/entreprises-marches/petrole-le-prix-du-baril-devrait-rechuter-malgre-le-guerre-entre-l-iran-et-israel-1515011

    Banque de France. (2024, 20 mai). La Chine allège sa facture énergétique grâce au pétrole russe décoté. https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/la-chine-allege-sa-facture-energetique-grace-au-petrole-russe-decote

    France 24. (2025, 18 juin). Guerre Israël-Iran : Trump appelle à une capitulation sans conditions de Téhéran. https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20250618-guerre-isra%C3%ABl-iran-trump-appelle-%C3%A0-une-capitulation-sans-conditions-de-t%C3%A9h%C3%A9ran

    Wikipédia. (2024). Choc pétrolier – Oil Prices Since 1861 [Graphique]. https://fr.wikipedia.org/wiki/Choc_p%C3%A9trolier#/media/Fichier:Oil_Prices_Since_1861.svg

    Courrier international. (2025, 17 juin). Pétrole : l’escalade entre Israël et l’Iran fait planer la menace d’une crise mondiale de l’énergie. https://www.courrierinternational.com/article/petrole-l-escalade-entre-israel-et-l-iran-fait-planer-la-menace-d-une-crise-mondiale-de-l-energie_232040

    France 24. (2025, 17 juin). Sommet G7 perturbé par départ prématuré de Donald Trump : Moyen-Orient, Iran, Israël, Canada, États-Unis. https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20250617-sommet-g7-perturb%C3%A9-par-d%C3%A9part-pr%C3%A9matur%C3%A9-donald-trump-moyen-orient-iran-israel-canada-etats-unis

    Le Grand Continent. (2025, 17 juin). L’alliance MAGA de Donald Trump est-elle en train de se fracturer sur une potentielle intervention des États-Unis en Iran ? https://legrandcontinent.eu/fr/2025/06/17/lalliance-maga-de-donald-trump-est-elle-en-train-de-se-fracturer-sur-une-potentielle-intervention-des-etats-unis-en-iran/

    Le Grand Continent. (2025, 17 juin). Trump exige la capitulation sans condition de l’Iran : vers un infléchissement de la position américaine ? https://legrandcontinent.eu/fr/2025/06/17/trump-exige-la-capitulation-sans-condition-de-liran-vers-un-inflechissement-de-la-position-americaine/

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