Les stablecoins : un nouvel outil de la Russie contre les sanctions ?

La guerre en Ukraine dure maintenant depuis plus de 3 ans et les sanctions entravent toujours l’économie russe. Depuis 2014, ce ne sont pas moins de 14 000 mesures punitives qui ont été prises contre la Russie, et ce chiffre ne fait que croître, l’UE ayant adopté en 2025 son 18ᵉ paquet de sanctions.

Exclusion du réseau bancaire international SWIFT, gel des avoirs des oligarques, cessation d’approvisionnement en énergie, retrait théorique des entreprises occidentales du pays, embargo sur les pièces détachés sont les moyens trouvés pour espérer asphyxier l’ours russe et le faire lâcher sa prise. Mais, après plusieurs années, la Russie maintient son agression et a même réussi à opérer un pivot vers l’Asie pour compenser la fermeture du marché occidental. On peut y voir une relative capacité de résilience permise par, entre autres, l’utilisation croissante des cryptomonnaies et des stablecoins.

La Russie utilise donc de plus en plus les stablecoins contre les sanctions et cherche d’autres moyens d’investir en temps de guerre. Nous proposons de nous attarder sur le rôle que jouent stablecoins et cryptomonnaies dans la stratégie russe de contournement des sanctions, et plus généralement les enjeux qu’ils sous-tendent. Cela permettra aussi à des potentiels investisseurs d’en savoir plus sur les caractéristiques de ces cryptoactifs.

Stablecoin et cryptomonnaie : qu’est-ce donc ?

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Commençons d’abord par leurs points communs : stablecoin et cryptomonnaie sont 2 types de cryptoactifs, c’est-à-dire que ce sont des représentations numériques d’une valeur, émise et transférée au moyen d’une blockchain qui utilise la cryptographie pour sécuriser les transactions, contrôler la création de nouvelles unités et vérifier le transfert de propriété.

Les caractéristiques principales d’un cryptoactif sont donc :

• Une numérisation totale : existence seulement sous forme électronique.
• Décentralisation : aucune haute autorité ne contrôle l’émission et les transactions.
• Distribution multi-nodale : les données des opérations sont réparties sur plusieurs machines (ou nœuds), dispersés géographiquement, ce qui permet une meilleure résilience du système.
• Sécurisation : via utilisation de techniques cryptographiques.

Stable et crypto se démarquent des autres cryptoactifs, car ils peuvent s’utiliser comme monnaie d’échange, et ont pour avantage de ne pas exiger de passer par le système bancaire international, mais plutôt par des plateformes spécialisées qui apportent une plus grande liberté et rapidité de transaction.

Différence entre stablecoin et cryptomonnaie

Le point de divergence fondamental entre stablecoin et cryptomonnaie réside dans leur volatilité. Une cryptomonnaie, à l’image du très connu Bitcoin, ou encore de l’Ethereum, est régie par la loi de l’offre et de la demande, faisant qu’il peut exister d’immenses fluctuations selon les périodes. C’est pour cela qu’elles sont très utilisées pour faire de la spéculation et engranger de gros gains à court terme.

Au contraire, le stablecoin, comme son nom l’indique, vise à être stable, beaucoup plus que la cryptomonnaie. Pour cela, il est adossé à une monnaie réelle comme l’euro, le dollar, etc. Cela en fait, en quelque sorte, un hybride qui mêle l’avantage de la fiabilité d’une monnaie souveraine à celles de la liberté et de la rapidité d’une crypto. On retrouve comme stablecoins connus le Tether (USDT), USD Coin (USDC), ou encore le DAI.

Cours du Tether par rapport à l’euro entre juillet 2024 et juillet 2025

Si l’on compare les deux graphiques, nous pouvons très clairement voir que l’échelle n’est pas du tout la même, ce qui indique que le stablecoin offre une alternative plus fiable à la cryptomonnaie et peut donc permettre d’équilibrer un portefeuille en cryptoactifs.

La Russie utilise les stablecoins pour contourner les sanctions

Compte tenu des avantages certains des deux cryptoactifs présentés, il est normal de s’attendre à ce que la Russie utilise les stablecoins contre les sanctions. Le Kremlin les a inclus dans sa stratégie de résilience de son système économique. En plus d’être passé au réseau CIPS (China International Banking System), l’État russe passe de plus en plus d’achats en cryptomonnaie et en stablecoin. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus globale.

En effet, en 2024, et ce, pour la première fois, la valeur totale des transactions effectuées avec des stablecoin a été plus élevée que celle des transactions traitées par Mastercard et Visa : 15 600 milliards de dollars.

La capitalisation du marché des stablecoin dépasse aujourd’hui les 250 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’au début de l’année 2024 (environ 130 milliards).

Les industriels russes utilisent pour leurs échanges le A7A5, un stablecoin indexé sur le rouble crée spécialement par l’oligarque moldave pro-russe Ilan Șor. Cet actif aurait facilité le transfert de l’équivalent de 9.3 milliards de dollars. La majeure partie de ces fonds aurait transité via Grinex, une plateforme d’échange fondée au Kirghizistan, et le successeur de Garantex, fermée en mars 2025 à la suite du gel des USA de 26 millions de dollars de fonds en Tether.

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Si vous êtes intéressés par le monde de la crypto, et plus particulièrement par celui des stablecoins et cryptomonnaies, c’est que vous avez compris, comme nous, qu’il y a possibilité d’effectuer des placements dans des marchés alternatifs qui rapportent gros.